Hongrie: de nouveaux pouvoirs pour la police contre les migrants
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L'armée hongroise était déjà présente à la frontière. Plus de 4 000 soldats avaient en effet travaillé à poser une clôture de barbelés. Mais leur mission va changer. L'armée pourra ouvrir le feu contre les migrants, à condition que les tirs ne soient pas mortels. Les soldats auront le droit d'utiliser des grenades lacrymogènes, des engins pyrotechniques, des balles de caoutchouc et des fusils à filet, explique la correspondante de RFI à Budapest, Florence Labruyère.
Le Premier ministre Viktor Orban a justifié son projet ainsi : « La Hongrie et toute l'Europe sont en danger (...) On ne peut pas laisser entrer ceux qui nous submergent. » Avec la nouvelle loi, la police pourra par ailleurs, sans mandat, perquisitionner un domicile privé susceptible d'abriter des migrants. En d'autres termes, aider les réfugiés peut désormais conduire tout droit en prison, constate l'envoyé spécial de RFI en Hongrie, Sami Boukhelifa. La loi s'applique dans la demi-douzaine de départements où l'état de crise a été décrété.
« Le sang risque de couler »
Alors que les hélicoptères de l'armée continuent de scruter les frontières, la Hongrie renforce donc son arsenal législatif pour mieux lutter contre les enfants, les hommes et les femmes qui frappent à leur porte. Comme l'écrit HGV, un hebdomadaire hongrois, le pays revêt son treillis militaire. Budapest vient clairement de déclarer la guerre aux migrants, considérés comme des envahisseurs.
Pour l'opposition, Viktor Orban cherche l'escalade. La semaine dernière, des heurts violents ont opposé la police hongroise à des migrants. Des dizaines de réfugiés et plusieurs journalistes ont été matraqués. En cas de nouveaux incidents, et même si l'armée n'est pas équipée de balles réelles, « le sang risque de couler » prévient un député du parti socialiste.