Afin de pouvoir assister la Hongrie dans un épanouissement économique durable, nous analysons en permanence les modèles de réussite observables…
Afin de pouvoir assister la Hongrie dans un épanouissement économique durable, nous analysons en permanence les modèles de réussite observables au niveau de l’économie mondiale. Nous accordons une attention toute particulière aux résultats de la Corée du Sud, d’Israël, de Dubaï, de Singapour, des villes prodiges de Chine, de la Pologne et des Pays Baltes. Nous nous sommes rendu compte que les miracles économiques européens de l’après-guerre (Bavière, Baden-Württemberg, France, Italie du Nord, Autriche, Suisse, Scandinavie, Catalogne) ne constituaient plus des exemples à suivre en matière de développement – la raison en étant que même ces régions jadis gagnantes ne parviennent plus – à quelques exceptions près – à tenir tête aux USA et à l’Asie orientale en matière de résultats économiques.
Or il existe, très près de chez nous, un exemple que nous avions déjà repéré, mais aussi perdu de vue par la suite : la Tchéquie. Au centre de notre programme économique de 2010 – couronné de succès entre-temps –, nous avions placé la création d’un million d’emplois nouveaux en Hongrie. Pour déterminer cet objectif, nous nous étions alors basés sur le niveau d’occupation de la main d’œuvre observable en Tchéquie, qui dépassait le nôtre de presque 1,2 millions d’emplois.
Cependant, le modèle économique tchèque a encore d’autres leçons à nous administrer, si bien que la poursuite d’une comparaison des situations tchèque et hongroise est justifiée. Nous y procéderons suivant trois points de vue :
- Quels sont les avantages du modèle tchèque, et comment pourrions-nous rattraper notre retard ?
- Où trouvons-nous dans le modèle hongrois, comparativement au modèle tchèque, des avantages dont la supériorité est encore susceptible d’accroissement ?
- Parmi les possibilités futures en cours de formation, quelles sont celles qui pourraient rendre le modèle hongrois encore plus rapide et plus efficace que le modèle tchèque ?
Le passé a une très forte influence sur nos possibilités présentes et à venir. Comme nous ne pouvons rien changer au passé, nous ne pouvons changer que l’avenir, ce pourquoi il nous faut prendre dès maintenant les mesures qui s’imposent. Les propriétés du passé exhibent, de plus, une caractéristique curieuse : on dirait qu’elles fonctionnent selon la logique de « l’intérêt cumulé ».
La situation démographique en fournit un exemple. En 1990, la population des deux pays était encore presque la même : 10,4 millions d’habitants dans les deux cas. Aujourd’hui, la Tchéquie affiche un avantage démographique de 900 000 habitants. Le solde migratoire étant le même, cet avantage est dû à deux facteurs : une plus forte natalité tchèque, et une mortalité hongroise bien plus élevée. Au cours des trois dernières décennies, la Tchéquie a enregistré dans les 200 000 naissances de plus, et plus de 700 000 décès de moins que la Hongrie. Or l’avantage démographique acquis par les Tchèques fonctionne selon la logique de « l’intérêt cumulé », car un nombre plus élevé de femmes en âge d’accoucher, combiné à un taux de fécondité plus élevé (de 1,71 – le troisième ex aequo de l’UE), produit un nombre plus élevé de naissances. Chez nous, en dépit de la forte croissance que nous avons réussi à lui insuffler, ce taux n’est encore que de 1,55 (dépassant ainsi, néanmoins, légèrement le taux moyen de 1,53 enregistré dans l’Europe des 27), si bien que l’écart de population entre les deux pays ne fait que s’approfondir. La Tchéquie a déjà atteint les 110 000 naissances par an, soit 15 000 de plus qu’en Hongrie.
Quand on examine les bilans des deux pays, on constate que cette loi de l’« intérêt cumulé » fonctionne dans toute une série de domaines, et que c’est elle qui explique l’avantage sensible qu’ont aujourd’hui acquis les Tchèques. De tous ces avantages acquis, voici les plus importants :
1. Avant-guerre, la part de l’industrie dans l’économie tchèque était une fois et demie plus importante qu’en Hongrie.
Outre cette différence entre les 53% de l’industrie tchèque et les 36% hongrois, l’économie tchèque était aussi caractérisée par la part bien moins importante qu’y représentait l’agriculture : 23%, contre 37% en Hongrie. Cela a fourni une bonne base aux programmes
Article paru dans le Magyar Nemzet le 20 septembre 2021.