La Saint Martin, une tradition bien ancrée en Hongrie. Non seulement fêtée le 11 novembre, mais également les jours qui suivent. Occasion pour les cuisinières de composer des menus à base d´oie, servie sous différentes formes: rôtie ou cuite à l´étuvée, généralement accompagnée de choux ou encore en potage. Dernière occasion avant les quarante jours de jeûne qui vont suivre avec le temps de l´Avent. («Qui ne consomme pas d´oie à la Saint Martin demeurera affamé toute l´année”.)
Pourquoi des oies? En souvenir d´une légende fantaisiste: recherché pour être fait évêque (*), le saint homme se serait dissimulé - allez savoir pourquoi… - dans une cage où des oies l´auraient trahi par leur jacassement. Peu importe, le prétexte étant bon pour goûter à de bons plats, arrosés de vin nouveau.
Autre tradition: établir des prédictions en fonction de la couleur de son cheval ou des os du volatile consommé: brun, signe de journées boueuses et d´un mauvais hiver, blanc, signe de neige (ou encore en observant le cheminement des oies dans la nature, pouvant, le cas échéant, annoncer un dur gel). Dernière tradition (probablement venue d´Allemagne): les retraites aux flambeaux.
Une célébration qui remonte à la nuit des temps. Dès avant l´ère chrétienne, les Romains avaient l´habitude de célébrer ces jours précédant l´hiver par un festin de volailles, déjà des oies („avis Martis”) accompagné de vin nouveau.
Bon appétit!
Pierre Waline, 12 novembre 2022
(*): St Martin qui, rappelons-le, venu de Pannonie - actuelle Transdanubie hongroise -, fut évêque de Tours.